Reference: Johanna Allan, 2019, Silenced Resistance – Women, Dictatorships, and Genderwashing in Western Sahara and Equatorial Guinea, University of Wisconsin Press, 360 pp
Les anciennes colonies africaines de l’Espagne – la Guinée équatoriale et le Sahara occidental – partagent des histoires similaires. Tous deux sont sous le joug de régimes autoritaires et sont reconnues par les organisations de défense des droits de l’homme comme étant parmi les pires endroits au monde en ce qui concerne l’oppression et l’absence de libertés civiles. Pourtant, le mouvement de résistance est apparemment dominé dans l’un par les femmes, dans l’autre par les hommes.
Le livre explore la résistance genrée face à la dictature d’Obiang en Guinée équatoriale, à l’occupation marocaine au Sahara occidental et, avant cela, au colonialisme espagnol dans les deux pays.
Il examine également comment les préoccupations relatives à l’égalité et aux droits des femmes peuvent être cooptées dans le cadre de projets autoritaires. Les régimes marocain et équatoguinéen, en partenariat avec les États et les entreprises occidentaux, font miroiter l’idée de promouvoir l’égalité tout en minant les droits des femmes dans le but de profiter du pétrole, des minéraux et d’autres ressources naturelles. Ce « genderwashing », ainsi que les normes historiques locales, autochtones et coloniales imposées par les hommes et les femmes ainsi que les idées biaisées des Occidentaux sur les rôles des hommes et des femmes en Afrique et dans le monde arabe, jouent un rôle déterminant dans la forme et la composition de la résistance de l’opinion publique aux régimes autoritaires.