Panel B04 à la conférence RAI2020 : Anthropologie et géographie : Dialogues passé, présent et futur : “Saharan Imaginaries: Endogenous and Exogenous Perspectives”
Lieux de la conférence : British Museum, SOAS, RGS (Royal Geographical Society)
Organisateurs : Hassan Ould Moctar (SOAS, Université de Londres) & Matthew Porges (Université de St Andrews)
Discutant : Dr Alice Wilson (Université du Sussex)
Résumé :
Ce panel explorera les façons dont le désert du Sahara a été vécu et interprété par des acteurs à l’intérieur et à l’extérieur de celui-ci. Où ces perspectives convergent et où elles divergent ? Et comment ces imaginaires sahariens qui se chevauchent sont-ils liés aux positions de ceux qui les évoquent ?
Le Sahara, le plus grand désert non polaire du monde, a souvent été traité comme un espace conceptuellement ou géographiquement unifié. Cette représentation monolithique peut prendre la forme d’un objet d’intervention ou d’exploration délimité extérieurement. Dans le même temps, cependant, le Sahara est un environnement vécu de manière endogène, caractérisé par une hétérogénéité politique et culturelle. De ce point de vue, toute tentative de tracer des frontières extérieures peut paraître moins pertinente que la myriade de frontières qui le traversent. En ce sens, il n’y a pas un seul Sahara, mais plutôt de multiples imaginaires sahariens qui se chevauchent partiellement. Les acteurs endogènes peuvent ou non concevoir le Sahara comme un espace unifié, ou peuvent connaître des frontières différentes à l’intérieur de celui-ci. Ce panel cherche à explorer les différentes façons dont le Sahara a été interprété et vécu par des acteurs positionnés différemment tout au long de son histoire. Notre intention n’est pas de dégager une conceptualisation globale et unifiée du Sahara, mais plutôt de situer ces perspectives les unes par rapport aux autres et par rapport à leurs contextes socio-historiques. Les divergences entre ces différentes perspectives sont donc pour nous tout aussi fructueuses que les lignes de partage. Les perspectives divergentes sur la géographie saharienne n’ont pas besoin d’être en conflit les unes avec les autres, et peuvent être liées à des exigences spatiales, temporelles, utilitaires ou écologiques différentes. Parmi les exemples de perspectives endogènes et exogènes autour desquelles nous espérons susciter la discussion, on peut citer celles des pasteurs nomades, des fonctionnaires coloniaux, des explorateurs européens, des mouvements de résistance indigènes, des émirs du XVIIIe siècle, des universitaires et des confréries soufis, ainsi que des chefs d’État contemporains et des acteurs de la sécurité internationale.