Conférence – ECAS2019. Afrique : Connexions et perturbations. Édimbourg, 11-14 juin 2019

Conférence – ECAS2019. Afrique : Connexions et perturbations. Édimbourg, 11-14 juin 2019

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Conférence annuelle de l’ECAS : 12 et 13 juin 2019 à Édimbourg

Le Centre d’études africaines de l’Université d’Édimbourg accueille la 8e Conférence européenne sur les études africaines, la conférence la plus importante conférence internationale d’Europe sur l’Afrique. Elle se déroule sur le campus central de l’Université du 11 au 14 juin et est organisée par le Réseau de recherche des centres d’études africaines en Europe AEGIS.

La conférence réunit 1 500 chercheurs, décideurs et dirigeants de premier plan du monde entier. Il y aura une série complémentaire d’événements artistiques et culturels, ainsi que diverses activités de réseautage et de renforcement des capacités, dont certaines s’adressent particulièrement à la prochaine génération de chercheurs africains.

Plusieurs communications seront données en lien avec le Sahara Occidental.

Programme:

Jeudi 13 juin 13:00-13:45 : Lancement d’un livre pour Silenced Resistance : Les femmes, les dictatures et l’égalité des sexes au Sahara occidental et en Guinée équatoriale 50 GS, G.05

Joanna Allan discutera de son nouveau livre, Silenced Resistance (University of Wisconsin Press, 2019), avec Sébastien Boulay (Université Paris Descartes), spécialiste des études du Sahara occidental. En utilisant les cas peu connus de la Guinée équatoriale et du Sahara occidental, qui ont tous deux été gouvernés par le regretté dictateur espagnol, Silenced Resistance explore le rôle central des normes de genre dans la manière dont les dirigeants autoritaires maintiennent le pouvoir, mais aussi dans la manière dont ils résistent.

Panel Anth35:’Nous avons besoin d’électricité aujourd’hui’ : récits et pratiques des connexions et coupures électriques en Afrique

Commissaires : Moïse Williams Pokam Kamdem (Université de Dschang) & Marius De Batchouo Moifo Fonkou (Université de Dschang)
Emplacement : Tour Appleton, amphithéâtre 1

Mercredi 12 juin, 8h45-10h15: « Les coupures, l’inégalité d’accès et la torture : l’électrification du colonialisme au Sahara Occidental »

https://ecasconference.org/2019/panels#7801

Auteurs : Joanna Allan (Université Northumbria) et Hamza Lakhal (Université Durham)

Résumé abrégé de l’article :
Nous analysons les expériences et les perspectives sahraouies en matière d’énergie afin d’établir le travail politique que ce dernier accomplit au Sahara Occidental occupé. Nous nous demandons comment l’énergie électrique consolide et produit des réalités politiques, tant le colonialisme marocain que les revendications d’indépendance sahraouies.

Papier long résumé :
Notre document de travail explore les expériences et les attitudes des Sahraouis à l’égard des infrastructures énergétiques (vertes) et de l’électricité dans la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc afin d’établir le travail politique que l’électricité y effectue. Nous contribuons au corpus croissant de recherches sur la façon dont l’électricité consolide la politique sociétale en montrant comment elle peut faire avancer simultanément deux agendas politiques opposés. Notre hypothèse, dans ce document de travail, est que, pour de nombreux Sahraouis, le développement des infrastructures électriques marocaines favorise le colonialisme tant au niveau matériel que discursif. Cependant, ces développements nourrissent simultanément, et peut-être involontairement, les identités nationalistes sahraouies et la résistance au colonialisme. Notre méthodologie comprend l’observation des participants et des entretiens avec des Sahraouis vivant dans la partie occupée du Sahara Occidental, y compris ceux qui ont également vécu le développement des infrastructures électriques à l’époque coloniale espagnole. Nous soutenons que l’inégalité d’accès à l’infrastructure électrique contribue à produire une différenciation socio-spatiale entre les Sahraouis autochtones et les colons marocains (et auparavant entre les Sahraouis et les Espagnols), en soutenant la suprématie des colons et en s’opposant ainsi davantage aux relations entre l’État marocain et les Sahraouis : les demandes pour accéder à l’électricité des villes shanghaiennes dans la périphérie de la capitale El Aaiún s’accompagnent de demandes pour l’indépendance. En outre, nous constatons que les  » oppressions électriques « , sous forme d’électrocution comme forme de torture utilisée contre les prisonniers politiques sahraouis, et les pannes de courant orchestrées par l’État dans les banlieues dominées par les Sahraouis en période de troubles politiques particuliers ou potentiels, promulguent le colonialisme mais simultanément la résistance (métaphorique) du pouvoir à celui-ci.

Panel Anth13 : Expérience de conflits violents au cours de la vie et d’une génération à l’autre : liens et ruptures

Commissaires : Lidewyde Berckmoes (Université de Leiden) & Bert Ingelaere (Université d’Anvers)
Emplacement : Tour Appleton, salle de conférence 4

Jeudi 13 juin, 16h15-17h45: Représentation des morts et des disparus dans les camps de réfugiés sahraouis (Tindouf, Algérie) : récits héroïques en poèmes et chansons

https://ecasconference.org/2019/panels#7462

Auteur : Sébastien Boulay (Université Paris Descartes-CEPED, ERC CapSahara)

Résumé abrégé de l’article :
A partir de chants et de poèmes dédiés aux figures des martyrs du Sahara Occidental, notre réflexion portera sur le rôle de ces productions artistiques et leur performativité dans la transmission intergénérationnelle des histoires de morts violentes racontées dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.

Papier long résumé :
Notre article abordera la place centrale des figures de martyrs dans la vie politique et l’identité sahraouie contemporaine, notamment dans les camps de réfugiés de Tindouf (Algérie) où l’Etat sahraoui en exil a encouragé la production d’un récit national largement dédié à la mémoire de ces victimes (civiles ou militaires) de la violence de la guerre ou de la répression marocaine. Ces figures de martyrs sont largement racontées par la poésie et le chant qui permettent, dans cette société à forte tradition orale, leur transmission de génération en génération. Nous verrons si ces histoires encouragent l’abnégation chez certains jeunes sahraouis aujourd’hui, qui sont déçus par les échecs des négociations de paix et prêts à prendre les armes, ou si au contraire ils soutiennent plutôt une ligne politique non-violente. Sur le plan méthodologique, notre recherche a consisté tout d’abord à constituer un corpus de poèmes et de chants dédiés à des martyrs célèbres, que nous avons identifiés sur le Web puis contextualisés sur le terrain, traduits de l’arabe et analysés dans leur contenu et dans leur forme. Il s’agit aujourd’hui d’une ethnographie filmée dont le but est de recueillir la parole des auteurs de ces hommages mais aussi les histoires des familles des martyrs, d’étudier leur forme particulière et de voir comment ces histoires peuvent être mises en scène dans le cadre de commémorations en ligne ou hors ligne comme celle dédiée au premier martyr Sahraoui, mort le 8 mars 1974, Bachir Lahlaoui.

Plus d’informations ici (Anglais)

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