Référence : Enrique Bengochea Tirado, 2019, La Sección Femenina en la provincia de Sahara, Bellaterra, 210 p
En 1961, la Section des femmes de la FET et de la JONS a commencé à s’implanter dans les colonies espagnoles d’Afrique avec les fonctions qu’elle exerçait dans la métropole depuis 1939. Cette institution, née en tant qu’aile féminine de la Phalange espagnole, a fonctionné sous la dictature franquiste comme un dispositif pour encadrer les femmes dans l’État. Ainsi, lorsqu’en 1958, les colonies du Sahara, d’Ifni, de Rio Muni et de Fernando Poo devinrent des provinces « aussi espagnoles que Cuenca », leur présence contribua à offrir une image d' »hispanisation » de ces territoires. Jusqu’alors, le Sahara avait reçu peu d’attention de la part de l’État espagnol. Les années 60 ont vu la croissance de certains centres urbains, comme El Aaiún et Villa Cisneros, ainsi que l’augmentation des investissements, comme en témoigne le Parador de Turismo ou les mines de phosphate de Fos Bucraa. Dans ce contexte, l’organisation des femmes a cherché à mener à bien sa propre agence, justifiant son travail par une image projetée sur les femmes sahraouies, présentées comme des personnes à charge. Une histoire qui a éclaté dans les années soixante-dix grâce à la participation massive de ces derniers aux mobilisations anticoloniales. Ce livre, réalisé à partir d’un intense travail d’archives, cherche à analyser le rôle que l’organisation falangiste a joué en tant qu’intermédiaire dans les institutions coloniales. Un travail visant à comprendre l’intersection entre les catégories de genre, de race et de classe dans la formulation des imaginaires impériaux.